Notre sélection de cet hiver : Anatomie d’une chute, doublement récompensé lors des Golden Globes. Voici un avant goût de ce film Made in France.
1. Le couple disséqué au laser
Synopsis
Sandra Voyter, Samuel Maleski et leur fils malvoyant Daniel, 11 ans, vivent à la montagne, non loin de Grenoble. Un jour, Samuel est retrouvé mort par Daniel, au pied de leur chalet.
Suicide ou homicide ? Une enquête est ouverte et Sandra est inculpée malgré le doute. Un an plus tard, Daniel assiste au procès de sa mère.
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Distribution : Sandra Hüller, Swann Arlaud, Antoine Reinartz et le jeune et merveilleux Milo Machado Graner
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Avis de la rédaction
Comme l’a écrit la magistrate Valérie Dervieux, c’est « l’histoire d’un couple dont le délitement, analysé par une focale judiciaire, est comme magnifié par le seul « vrai » procès qui nous reste, celui des Assises. Ce n’est pas « Jusqu’à la garde »*, incroyable opus qui dissèque un mécanisme de violence conjugale jusqu’à l’irréparable acmé du presque féminicide, mais un récit qui débute par la mort suspecte du mari et s’achève par une décision qui laisse ouverts tous les (im)possibles. »
Palme d’Or au dernier Festival de Cannes, « Anatomie d’une chute », réalisé par Justine Triet, est un procès de l’entité Couple. A voir ABSOLUMENT !
*Film de Xavier Legrand (2017) avec Léa Drucker et Denis Ménochet.
En Bonus dans notre sélection hiver :
2. Le souffle de la passion
Synopsis
Une famille recomposée de quinquagénaires. Anne est une avocate brillante spécialisée dans le droit des mineurs victimes d’abus sexuels(!), Pierre, son mari, un chef d’entreprise contrarié par un contrôle fiscal. Ils ont adopté des jumelles d’origine asiatique. La routine et l’ennui se sont doucement installés dans leur confort bourgeois. Jusqu’au jour où Théo, 17 ans, le fils de Pierre, né d’un premier lit et qu’il avait perdu de vue, vient s’installer chez eux… Et qu’entre lui et Anne naît une folle passion sexuelle.
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Distribution : Léa Drucker, Olivier Rabourdin, Samuel Kircher, Clothilde Coureau
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Avis de la rédaction
Qui eut cru que Catherine Breillat reviendrait dix ans après son film Abus de faiblesse ? Elle qui avait été victime d’un terrible AVC y racontait l’escroquerie qu’elle avait vécue avec Christophe Rocancourt. Et pourtant, avec L’été dernier, la réalisatrice de 74 ans signe sans aucun doute son plus bel ouvrage. Sans peur aucune de laisser sa caméra accompagner ce qui pourrait être vu comme sale. Le feu de la passion interdite qui dévore tout, la différence d’âge entre la femme mûre et le jeune adolescent, dont les deux corps brûlants de désir dégagent tant d’érotisme, n’en déplaise à l’âgisme ambiant… Avec une grande rigueur morale, elle filme avec précision la toxicité qu’exerce la femme sur son jeune amant et son mari.Et qui, pour garder la face s’enlise dans la manipulation et le mensonge. Dans ce quinzième long métrage de Catherine Breillat, tout ne se dit pas, mais tout s’entend et se voit. Cinéma oblige. Du souffle des ébats des deux amants à la lâcheté de ceux qui font avec leurs petits arrangements ordinaires, quitte à sacrifier la pureté de l’émotion vraie. Intense.
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Une rubrique réalisée par Carine Hahn.