Inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2010, cette puissante création architecturale est d’une beauté éblouissante et singulière. Construite à partir du XIIIème siècle en brique issue de la terre du lit du Tarn, elle s’affiche rouge, ocre ou rose selon la lumière et signe l’identité de la ville. Si la visite de ses puissants piliers, le palais de la Berbie et la cathédrale Sainte-Cécile, s’impose, marcher dans ses quartiers médiévaux, le nez en l’air, est un voyage dans le temps inoubliable.
Le palais de la Berbie
L’architecture militaire de l’ancien palais des évêques d’Albi est assise sur un site naturellement fortifié en belvédère sur le Tarn. Au Moyen-âge, il symbolisait l’affirmation du pouvoir des évêques face aux consuls de la ville. Avec les siècles, le palais s’est transformé en résidence d’agrément. Si l’architecture de sa partie la plus ancienne ressemble à celle de la cathédrale, sa partie latérale est, elle, couverte d’un toit en ardoise comme celui des châteaux de la Loire, ajouté par les Amboise, évêques d’Albi de la fin du XVème au début du XVIème siècle. La Berbie est un des palais les mieux conservés de France ; il a été classé monument historique en 1862. Sa visite, tout en chapelle, plafonds peints, salles voûtées, pavements médiévaux, galeries Renaissance, grands salons est étroitement liée à la découverte du musée Toulouse-Lautrec (accessible par la cour intérieure) qu’il abrite, principalement consacré aux œuvres du peintre postimpressionniste Henri de Toulouse-Lautrec, né à Albi. Et en extérieur, son jardin à la française offre un très beau panorama sur le Tarn, sur la cathédrale et sur le quartier de la rive droite d’Albi.
La cathédrale Sainte-Cécile
Elle est le premier site visité dans la Cité épiscopale. Plus grande cathédrale de brique au monde et plus grande cathédrale peinte en Europe, construite en seulement 200 ans (1282-1493), elle a l’allure d’un château-fort qui dominerait les toits albigeois. Son style gothique méridional du XIIIème siècle et son allure militaire et austère, affirmés par ses mensurations, la distinguent de ses belles contemporaines d’Amiens, Chartres et Reims.
La Mappa Mundi
Elle est l’une des deux plus anciennes représentations connues du monde habité tel qu’il était perçu au VIIème siècle et un des 77 feuillets d’un manuscrit appartenant au chapitre de la cathédrale d’Albi. Conservée par les Albigeois depuis 1300 ans, cette carte du monde est un témoignage inestimable de l’Humanité, inscrit sur le registre « Mémoire du Monde » de l’UNESCO depuis 2015.
Peinte sur un parchemin épais en peau de chèvre ou de mouton, elle représente le monde sous forme de fer à cheval. Un monde centré autour de la Méditerranée (seul monde connu à cette époque) orienté à l’Est. Une cinquantaine de noms de villes, de régions, de fleuves, de mers et de vents y sont écrits en latin.
L’original de cette mappemonde médiévale, extrêmement fragile, est à l’abri de la lumière et de l’humidité, comme d’autres manuscrits médiévaux, dans les réserves de la Médiathèque Pierre Almaric, dans le quartier des Cordeliers. Mais, de juin à septembre, son fac similé est exposé sous vitrine dans la salle du Trésor de la cathédrale avec neuf panneaux d’information expliquant son histoire.
« Albi est la seule ville française, en dehors de Paris, comptant des inscriptions sur deux registres différents de l’UNESCO : Patrimoine mondial pour la Cité épiscopale et Mémoire du monde pour la Mappa Mundi. »
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Albigeois, l’autre nom des cathares
Dès la moitié du XIIème siècle, le nom « Albigeois » a servi à désigner les hérétiques du Languedoc, adeptes du catharisme. La croisade contre les Albigeois, prêchée par le pape Innocent III, durera vingt ans (1209-1229). Les hérétiques subirent alors une répression sanglante. Et la construction de la cathédrale Sainte-Cécile d’Albi fut un des symboles de la lutte de l’Eglise romaine contre leur foi dissidente.
Les Cathares se considéraient comme les seuls vrais disciples des apôtres et souhaitaient adopter le modèle de vie, les rites et les sacrements des premières communautés chrétiennes. Ils s’appuyaient principalement sur les enseignements du Nouveau Testament et leur unique prière était le Notre Père. Ils rejetaient aussi la guerre, l’Enfer, l’Incarnation et l’Ancien Testament. Ils considéraient que toutes les pratiques et sacrements instaurés par l’Eglise n’avaient aucune valeur. L’idéal cathare était fondé sur une vie ascétique. Ils n’attachaient pas d’importance aux églises bâties, car pour eux, la parole du Christ pouvait être enseignée partout où se réunissaient les fidèles.
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Le Musée Lapérouse
Autre natif célèbre d’Albi, Jean-François de Galaup, comte de Lapérouse, dit Lapérouse, naît en 1741. Il fait carrière brillante dans la Marine royale et, en 1785, le roi Louis XVI le choisit pour conduire la plus grande expédition maritime autour du monde jamais organisée.
Découvrez la vie d’aventures de cet explorateur d’exception parti découvrir le Pacifique Nord et Sud, mais aussi les côtes d’Extrême-Orient et de l’Australie, avec la Boussole et l’Astrolabe, navires qui comptaient à leur bord plus de 200 personnes dont moult savants de l’époque.
41, square Botany Bay
05 63 49 15 55
Crédit photos : www.albi-tourisme.fr / mairie-albi.fr
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Une rubrique réalisée par Carine HAHN.